23 décembre 2003
Culture Obs – 23 décembre 2003
Avec ses confidences chantées et une carrière qui ne doit rien à la promotion, la Québécoise est devenue un phénomène de la chanson.
Sur le site internet du fan-club de Lynda Lemay, ils sont nombreux à la féliciter d’être deuxième au classement Ifop des meilleures ventes pour son nouvel album.
Sorti le 4 novembre, «les Secrets des oiseaux» s’est glissé entre le live de Johnny Hallyday au Parc des Princes et le disque, écrit par Pascal Obispo, de sa compatriote Natasha St-Pier.
On se souvient de ses débuts sur la scène française, en décembre 1996, après que ses découvreurs, Charles Aznavour et Gérard Davoust, lui eurent signé un contrat.
Lynda Lemay partait à la conquête de la France avec une guitare et une poignée de chansons mélancoliques («les Filles seules») et drôles («la Visite»).
Aucune radio ne se risquant à les programmer, ses producteurs misèrent sur les tournées.
Jusqu’en 1999, la Québécoise s’est produite dans des salles confidentielles, du Sentier des Halles à l’Européen.
Au sein de sa maison de disques (Warner), elle ne faisait guère figure de vedette. «L’intérêt du public pour Lynda Lemay s’est révélé au Bataclan le 6 décembre 1999, où le public connaissait ses chansons par cœur», explique Gérard Davoust.
Il ne manquait plus que l’Olympia, et ce furent, en avril 2000, trois représentations à guichets fermés.
Et, en prime, son premier disque d’or pour un enregistrement public (425 000 exemplaires à ce jour).
Désormais, la petite voix venue d’outre-Atlantique est devenue un «phénomène». Depuis trois ans, tous ses disques sont d’or. «Les Secrets des oiseaux» s’est arraché dès la première semaine alors que Lynda Lemay n’était même pas à Paris pour accompagner sa sortie en France.
La maison de disques a changé alors de stratégie et décidé de lancer pour ce disque une importante campagne de pub à la télévision.
Il n’empêche que les radios continuent de faire de la résistance: la chanson «Ne t’en va pas» n’est programmée que sur France-Bleue.
Mais ce n’est pas aux ventes que Lynda Lemay juge son incroyable popularité, c’est au courrier: par sacs entiers, les lettres témoignent de l’attachement de leurs auteurs à cette chanteuse qui est devenue, sans tapage, la douce amie de la France.